Le 22 avril 2024, la Direction générale a fait passer plusieurs projets de réorganisations en CUEP (Comité Unique de l’Etablissement Public), sans la présence des organisations syndicales représentatives. En effet, l’UNSA, la CFDT, la CGT, le SNUP et la CFE-CGT ne siègent actuellement dans aucune instance de concertation pour marquer leur désapprobation unanime sur la qualité du dialogue social et la non prise en compte des revendications portées par l’intersyndicale sur la prime de redistribution et la Protection Sociale Complémentaire (PSC) des agents publics.


Le point concernant le suivi de la réorganisation de la Direction des ressources humaines n’aura pas été évoqué avec la Direction.

Pour rappel, l’UNSA avait voté favorablement cette réorganisation en juin dernier, nous avions considéré qu’elle allait dans le sens des recommandations du rapport d’audit et des conclusions de l’enquête adressée aux managers.

Des points de progrès avaient été identifiés lors de cette enquête. Aujourd’hui, à plus d’un an de cette consultation nous ne disposons pas des premiers éléments de bilan et ni d’information au sujet des mesures prises pour améliorer les points évoqués par l’enquête à savoir :

  • Un positionnement en « partenaire d’affaires » des directions métiers qui reste à ancrer.
  • Une direction insuffisamment tournée vers les managers.
  • Une répartition des rôles et des responsabilités entre RH Transverses et RH Métiers à clarifier : nous rappelons que les agents éprouvent de plus en plus de difficultés à identifier les points d’entrée aux RH, il s’agit d’un point d’alerte.
  • Une dette technologique qui pèse sur la performance RH.
  • Une animation et un outillage du « front office RH » (CRH) à améliorer.
  • Une insuffisante intégration de la démarche « Vision Groupe » dans la stratégie RH.



De façon globale, la note présentée pour le CUEP était tournée de manière très positive. Toutefois, les retours terrain montrent une autre réalité. Les objectifs de la réorganisation ne semblent pas avoir l’effet escompté au sein des services. Les ressentis sont parfois sévères :

  • Une perte d’appartenance avec une distanciation prise par rapport au projet.
  • Une ambiance générale qui s’est très fortement détériorée dans certains services avec des collègues qui se parlent moins, un durcissement des relations hiérarchiques.
  • La problématique de la charge de travail se retrouve à tous les niveaux de la RH, les agents sont épuisés et découragés face à la charge de travail de plus en lourde, nous vous alertons sur les RPS qu’encourent les agents de la DRH et demandons que des mesures soient prises en urgence afin de les aider au mieux et d’alléger leur charge de travail.
  • Une crainte de perte de compétences au profit d’une diminution drastique des effectifs. La réduction de la masse salariale est devenue l’alpha et l’oméga de la stratégie de la DRH. Le sujet n’est plus de répondre aux demandes des agents mais de pouvoir faire faire le travail des RH par d’autres (agents, managers, services clients…) afin de pouvoir encore et encore diminuer les effectifs. Les sujets irritants pour les agents de la DRH sont nombreux et variés :
    1. Il semblerait que la DRH estime que l’accompagnement RH des agents relèverait dorénavant de la responsabilité des managers. Pour l’UNSA cette position est incompréhensible car les managers ont déjà suffisamment de contraintes. Par exemple, en plus des EOP, ils devraient maintenant prendre en charge les entretiens professionnels ce qui va au-delà de leurs compétences puisqu’il s’agit d’une projection à moyen terme de l’évolution professionnelle des agents et que cela relève donc davantage d’un accompagnement RH.
    2. Certains départs ne sont plus remplacés, ce qui génère là encore une certaine anxiété car le travail se répartit sur un nombre restreint d’agents.


Points d’attention concernant la charge de travail qui reste extrêmement lourde dans certains services de la DRH :

  • Les arrêts maladie ne sont pas remplacés ce qui occasionne une surcharge pour des équipes qui par ailleurs sont déjà en flux tendu !
  • Concernant la gestion des CDP, le constat est accablant. Ainsi, dans un service de production de la DRH, les agents ont alerté le FSSSCT pour charge de travail excessive, tandis que le volume de CDP a doublé en quelques années. A contrario, les effectifs restent constants. La DRH ne propose pas de recrutements pour faire face à cette charge croissante d’activité.
  • Le département de la paye fait face à des difficultés de recrutement. Ces métiers requièrent une certaine technicité et des compétences qu’il est difficile de trouver en interne, ce travail demande de plus en plus de connaissances des accords en plus des particularités liée à la dualité des statuts, qu’est-il fait pour favoriser les passerelles vers ces métiers ? Il existe des formations et des parcours de montée en compétence mais les agents externes à ce service n’osent pas candidater par manque de connaissances, quelles mesures peuvent être prises pour attirer les agents vers ces métiers ?
  • Le travail en silo est toujours de mise. Certains agents ne connaissaient pas les interlocuteurs avec qui ils échangeaient au quotidien. Un  manager a mis en place des vis ma vie en interne afin de permettre aux équipes de rencontrer leurs interlocuteurs et partager leurs problématiques. Il s’agit là d’une initiative managériale individuelle que nous saluons. Nous regrettons que la DRH ne l’ait pas déjà déployée de façon plus large au sein de l’ensemble des directions pour favoriser les mobilités.


Ce sont des éléments très disparates et non exhaustifs. Leur accumulation engendre de l’inquiétude sur une éventuelle externalisation de certaines activités RH. Le bilan n’est pas bon. La Direction a indiqué qu’une enquête de satisfaction et de climat social sera réalisée en 2024 auprès des collaborateurs de la DRH figurant dans le périmètre concerné par la réorganisation mise en œuvre en 2023. Aussi, l’UNSA demande que :

  • Les organisations syndicales puissent valider le questionnaire de cette enquête
  • Les résultats de cette enquête soient présentés rapidement en CUEP
  • Le nom du prestataire et le coût de cette enquête soient également communiqués aux membres du CUEP


Vous pouvez compter sur l’UNSA pour vous accompagner au quotidien !