Le 22 avril 2024, la Direction générale a fait passer plusieurs projets de réorganisations en CUEP (Comité Unique de l’Établissement Public), sans la présence des organisations syndicales représentatives. En effet, l’UNSA, la CFDT, la CGT, le SNUP et la CFE-CGC ne siègent actuellement dans aucune instance de concertation pour marquer leur désapprobation unanime sur la qualité du dialogue social et la non prise en compte des revendications portées par l’intersyndicale sur la prime de redistribution ainsi que la Protection Sociale Complémentaire (PSC) des agents publics.


En conséquence, le projet concernant la réorganisation de la Direction de la Stratégie Client de la Direction des Politiques Sociales sera mis en application par décision unilatérale de la Direction.

Les plus anciens collègues de la DSC ex DRC* de la DPS, ex DRS*, ex DdR*, ex BCR*, ont perdu le compte des réorganisations comme celui des acronymes. Les directeurs et directrices multiplient les expertises et exégèses, se succèdent et laissent derrière eux autant de réorganisations ; au grand désarroi des personnels qui, excédés, aspirent à davantage de stabilité.

Ce projet avait fait l’objet d’une présentation lors d’une réunion préparatoire du CUEP du 27 mars 2024 et l’UNSA avait alors formulé les questions et réflexions suivantes :

  • Sur la forme, cette présentation s’est fait attendre, après une expérimentation des brigades qui a duré 15 mois de plus que prévu. La Direction peut se justifier comme elle l’entend de ce retard, l’UNSA condamne cette méthode qui ne favorise pas un dialogue social de qualité.
    Les motivations de cette réorganisation sont, comme toujours, multiples : la « rationalisation » de la DSC, la fluidité d’une Direction multisites et multi-fonds, et l’amélioration de la journée de travail des conseillers par une diminution des appels entrants quand cela est possible. Derrière ces intentions louables, l’UNSA ne serait pas surprise que la segmentation client (Employeurs, Actifs et Retraités) préfigure une Direction des Gestions en lien avec les négociations de COG et les modèles de coûts de la DPS. Nous aurons sans doute l’occasion d’y revenir dans les prochains mois.
  • Sur le contenu, peu de surprises : les organigrammes présentés font disparaître un niveau hiérarchique, ce qui ne nuit pas à la lisibilité et l’efficacité. A notre demande, les rapports Bordeaux/Angers des niveaux hiérarchiques sont affichés ; l’ensemble n’est pas encore parfaitement équilibré, mais tend à l’être à moyen terme. Les managers de proximité sont, pour la plupart, bien en proximité géographique de leurs équipes et c’est un point essentiel.
  • En matière d’organisation du travail des Centres de contacts, ce projet entérine le dispositif en « brigades » pour les centres de contacts Retraités et Actifs, à la satisfaction des conseillers qui l’ont testé. Toutefois, le projet présenté nous apparaît trop flou sur les possibilités de déroger à cette organisation en cas de situation exceptionnelle. L’UNSA refuse que l’absence de prise en compte de ce facteur puisse menacer l’équilibre entre le temps de prise d’appels et la réalisation d’autres tâches non-postées, notamment la rédaction de courriels. C’est pourquoi nous demandons une alerte des instances FSSSCT en cas d’accroissement exceptionnel du volume d’appels lié à un évènement extérieur et/ou réglementaire (en cas d’annonce média, par exemple) et qu’un bilan des dépassements — de toute nature et durée — soit présenté annuellement. Bien sûr, les périodes de congés ne constituent pas un évènement exceptionnel.

*     DRC : Direction de la Relation Client, DRS : Direction des Retraits et de la Solidarité, DdR : Direction des Retraites, BCR : Branche Caisses Retraite.



Les chiffres des volumes d’appels avant et pendant l’expérimentation, nous auraient peut-être pleinement convaincus du caractère vraiment exceptionnel de ces dépassements mais ils ne nous ont malheureusement pas été communiqués. Nous ne désespérons pas de les obtenir lors de prochains rendez-vous avec la Direction.

Par ailleurs, la mise en place « d’interfiles » a été évoquée oralement par la Direction en réunion informelle. L’UNSA a demandé des précisions sur les modalités de mise en œuvre, demande restée sans réponse. La note d’organisation du temps de travail présentée dans le dossier du CUEP n’y faisant pas référence, sa mise en place ne saurait se faire sans consultation préalable des instances.

L’activité de gestion des courriels FIPHFP basculerait du segment « CPF/autres mandats » vers le segment « Employeurs », sans focus à destination des élus sur cette évolution. La Direction se doit d’informer les élus et les conseillers concernés du rattachement final de cette activité et de l’impact ETP, le cas échéant, sur ces unités.



  • De plus, l’UNSA a demandé que soit étudiée la possibilité pour l’unité « Autres mandats » de s’organiser en brigades. La Direction s’est engagée à y travailler. De la même manière, dès lors que les conditions seraient réunies, la réflexion devra être engagée pour le Centre de contacts « Employeurs »
  • En réponse à l’UNSA, les RH ont confirmé que les règles de mobilité s’appliqueront bien aux agents qui changeront d’unité en fonction des segments Clients.
  • A l’occasion de cette réorganisation, l’UNSA rappelle également sa demande que l’expertise de nos collègues CRC et CRR qui interviennent à l’extérieur, directement auprès de nos clients, soit reconnue en un seul métier justement valorisé.
  • De même, les métiers de superviseurs/hyperviseurs/animateurs (en gestion également) doivent faire l’objet d’une étude approfondie pour leur reconnaissance et leur valorisation, notamment par des taux de PVO spécifiques.


Seront soumis pour avis aux instances locales CLU et FSSSCT :

  • D’Angers : la question de l’EIS spécifique des centres de contacts, que la Direction veut supprimer. Mais l’UNSA s’interroge déjà sur les motifs de sortie de cet EIS pour les unités qui ne s’organiseront pas en brigades (CPF/autres mandats) et rappelle sa revendication d’une compensation en jours de repos pour les collègues qui perdraient le bénéfice de cet EIS.
  • D’Angers et Bordeaux : les questions relatives aux plans de formation et d’ajustements d’espaces par bassin d’emplois.



Alors même que cette réorganisation est fraîchement validée unilatéralement par la Direction ce lundi 22 avril — avec une bascule opérationnelle prévue pour début septembre 2024 — nous apprenons que s’agissant du segment « Actifs », la scission Actifs/Employeurs s’opérerait bien à la date prévue, mais pas la mise en place des brigades pour le segment « Actifs » !  On peut s’étonner que la Direction n’ait pas été en mesure de présenter cela dans le dossier du CUEP, dans un souci de transparence et pour la parfaite connaissance des élus et des conseillers ! Nous demandons à la Direction des réponses sur ce point et le respect des engagements pris !

Enfin, et surtout, la question essentielles des effectifs demande une réponse de la Directrice des Politiques Sociales. Les collègues CDP sont particulièrement inquiets de leur avenir. L’UNSA demande des messages forts et des engagements clairs sur la politique d’emploi de la DPS.