Quel(s) enjeu(x) ?


Les députés de l’Assemblée Nationale ont voté le 12 mai dernier à l’unanimité en faveur du texte de proposition de loi qui prévoit, entre autres, des quotas pour davantage de femmes aux postes de direction des grandes entreprises. Une proportion d’au moins 30 % de femmes cadres dirigeantes et membres des instances à partir de 2027 puis de 40 % en 2030, tels sont les objectifs en matière de représentation inscrits à l’article 7 de ce projet de loi qui doit être maintenant transmis au Sénat.

A défaut de mise en conformité avec ces règles, les entreprises de plus de 1000 salariés se verront appliquer des sanctions avec des pénalités financières plafonnées à 1% de la masse salariale.

En portant l’attention sur la place encore trop faible des femmes dans les comités exécutifs et de direction, l’objectif du législateur est louable, étant donné la lenteur de la mise en place des mesures de la loi Zimmerman de 2011 qui imposait 40 % de cadres dirigeants dans les conseils d’administration des entreprises.

Le texte de cette proposition de loi, qui comporte également des objectifs de mixité dans le soutien aux entreprises et l’accès aux financements, des mesures en faveur des familles monoparentales et d’accès au télétravail des femmes en fin de grossesse, devrait aboutir avant la fin de l’année. A suivre !


Chiche qu’on le fait ! Et mieux même : avant l’heure à la CDC ?!


En effet, le Comex de l’Etablissement public stricto sensu, avec 4 femmes pour 8 hommes en son sein, affiche déjà 33% en matière de représentativité F/H, score de représention « honnête » il faut l’avouer, sans être pour autant satisfaisant voire honorable…

Cependant, l’exemplarité à laquelle il nous faut aspirer concerne également les niveaux de rémunération, et là par contre, le constat est celui d’une grande marge de progrès restant à atteindre avec seulement 2 femmes parmi les 10 plus hautes rémunérations ! Situation d’autant plus grave qu’il y a même recul et régression par rapport à 2018 et 2019 avec 3 femmes … et 1 seule et unique femme parmi les 10 plus hautes rémunérations chez les salariés de droit privé (cf. bilan social EP 2020).

L’exemple venant d’en haut, rien d’étonnant que les mentalités peinent à évoluer pour l’ensemble des personnels, avec des retards de rémunération persistants que les différents correctifs introduits par nos accords collectifs peinent à corriger.

Egalité oui bien sûr, des quotas pourquoi pas pour faire avancer, accélérer le processus de représentation … mais sans oublier de les corréler avec le volet financier, car il ne s’agit pas uniquement de plafond de verre, « objectifs chiffrés » et autres pourcentages…

Il reste décidément encore fort à faire dans cette longue quête d’égalité réelle F/H !


Pour rappel ….


La Correspondance économique – 08/03/2021 

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, une quarantaine de dirigeants de grandes entreprises, dont Antoine Lissowski, directeur général de CNP Assurances, et Eric Lombard, directeur général de la Caisse des Dépôts, se fixent des objectifs chiffrés sur la part des femmes dans les postes de direction. Ils soulignent toutefois qu’une période de transition est nécessaire avant de pouvoir atteindre les objectifs. « Ces objectifs chiffrés, nous pourrions les prendre à horizon 2027, voire 2030 selon nos entreprises », indiquent-ils. En effet, le gouvernement souhaite faire preuve de volontarisme sur la représentation des femmes à la tête des grands groupes. « Je suis favorable à des quotas pour qu’un grand nombre de femmes accèdent à des postes de direction dans les plus grandes entreprises françaises », avait déclaré le ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, lors d’une audition à l’Assemblée nationale.