Dans un essai à paraître, Le Directeur général de la CDC considère que le projet de système universel de pensions présenté par le Gouvernement en 2019 n’était pas abouti. Surprenante déclaration d’Éric Lombard à 2 mois des élections présidentielles.

Tout en réaffirmant qu’il était favorable à l’approche systémique du Président Emmanuel Macron, Éric Lombard indique que :

  • Le pouvoir en place s’y est très mal pris.
  • Le gouvernement a fait une erreur fatale de mélanger l’objectif de justice affiché avec la recherche d’économie.
  • Tous les syndicats se sont braqués alors qu’il aurait fallu tendre vers un consensus.

Enfin, pour Éric Lombard, l’abandon du projet aurait permis d’éviter un crash industriel au système de protection sociale.

Il n’est jamais trop tard pour reconnaître que cette réforme était mauvaise et arbitraire, comme le dénonçait l’UNSA il y a 2 ans.
 
Par ailleurs, n’oublions pas qu’Éric Lombard, proche également de Laurent Berger, patron de la CFDT, avait recruté en 2018 à la Direction des retraites et de la Solidarité l’ex numéro 2 de la CFDT Véronique Descacq pour mener en interne cette réforme.

Aujourd’hui, nous craignons qu’Éric Lombard (qui souhaite effectuer un deuxième mandat à la tête de la CDC) joigne désormais sa voix aux libéraux de tout bord politique qui souhaitent porter l’âge légal de départ à la retraite à 64, 65, 67 ans,… comme seule solution pour sauver les retraites.

Or, une étude du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) du 27 janvier 2022 indique clairement que décaler l’ouverture des droits à la retraite de 62 ans à 64 ans n’engendrerait que de faibles gains budgétaires :

https://cdc.unsa.org/repousser-lage-de-la-retraite-une-mesure-dogmatique-sans-effet-sur-les-comptes-publics-mais-avec-des-effets-concrets-sur-la-vie-de-nos-concitoyens/

Pour l’UNSA, vouloir à tout prix repousser l’âge de départ en retraite répond donc à une démarche dogmatique qui aggraverait les inégalités sans pour autant améliorer le système de retraite en France.



L’UNSA CDC s’interroge sur ces déclarations publiques d’un Directeur général en fonction et de la neutralité qu’il devrait, à notre sens, exercer. Et ce, particulièrement en cette période électorale et au regard de son silence assourdissant en 2019 sur le projet de réforme des retraites !