Ce projet ambitieux était débattu ce 10 décembre en CSSCTN. Le Directeur des retraites en a fait une très brève présentation de ce dossier pourtant bien fourni. L’UNSA a demandé à concentrer le débat sous l’angle Santé, sécurité et conditions de travail, l’objet même de cette instance.

La réorganisation présentée est de grande ampleur et nous en mesurons l’étendue, les conséquences ainsi que le fort impact sur nos bassins d’emplois.

Il nous parait incompréhensible que ce dossier, entouré de mystères depuis des mois, nous soit maintenant présenté dans un calendrier aussi serré, de surcroit sur fond de crise sanitaire, période déjà anxiogène et délétère en elle-même.

Les changements induits par cette réorganisation en termes d’organisation du travail ne pourront être que générateurs de risque psycho-sociaux s’ils se font dans la précipitation et sans accompagnement des personnels et particulièrement sur la méthode, le calendrier, le projet de refonte de la Direction de la Relation Client, le volet Ressources humaines et le projet handicap. 


Méthode :

D’après la note qui nous est présentée une centaine de collègues ont participé à des ateliers, mais quels sont-ils et pour quels résultats ? Nous n’avons aucun retour sur la nature de leurs travaux, les livrables, les chantiers en cours etc. Une méthode qui entretient une culture du secret.

Un comité de suivi est prévu, il est certes nécessaire mais pas suffisant. Car le suivi permet d’ajuster, de corriger à la marge, de faire des points d’étapes, des bilans, mais nous avons besoin d’anticipation, de prospective, de groupes de travail thématiques à la même échelle que l’ambition de ce projet : multisites.



Le calendrier :


Une préfiguration est affichée mi-décembre alors que le passage devant les instances est programmé en CSSCTN le 10 et en CUEP le 18, à la veille des vacances scolaires. Pourquoi tant de précipitation ?


Une première échéance d’importance en mars, on avance à marche forcée dans une période très compliquée et anxiogène. Les mesures sanitaires, le télétravail ne sont pas derrière nous et le début d’année risque d’être très compliqué en cas de prolongation des restrictions, et, qui plus est dans la période des EPA. Comment assurer des entretiens individuels liés à la réorganisation dans ce tempo ?



Le projet refonte de la DRC


Cet aspect du projet est le plus conséquent en nombre de collègues concernés, le plus impactant en termes de changements organisationnels, de rattachements hiérarchiques, et il introduit un fonctionnement multisites ainsi que des perspectives notoires d’évolution des métiers dans leurs contenus et leurs conditions d’exercices. S’agissant de l’harmonisation des EIS, quelle compensation pourrait être proposée si l’EIS spécifique d’Angers devait être abandonné, étant donné que l’on constate déjà un défaut d’attractivité sur les postes de chargé de relation clientèle du fait des contraintes horaires et de la pénibilité.

Nous voulons la garantie que les personnels seront accompagnés en douceur, qu’ils pourront être concertés, formés, nous voulons la certitude que vous prendrez le temps nécessaire pour limiter les risques PS.



Volet RH :

Syndicaliste échaudé craint les réorganisations !

En matière de PVO, NBI, engagements internes de service, la tentation du nivellement par le bas est toujours grande, alors qu’au contraire une telle opération doit être l’occasion de revisiter les fiches de postes en valorisant les compétences et les missions de chacun. Or dans le dossier qui nous est présenté nous ne voyons rien sur ces points dans le volet RH, ce qui vient confirmer nos inquiétudes.


Le handicap et les politiques sociales :

Comment ne pas faire le parallèle avec l’expérience de la formation professionnelle, petite équipe en mode start up, une plateforme numérique avec de grandes ambitions, c’était le portrait des prémices du CPF il y a 5 ans. Aujourd’hui la formation professionnelle est une activité qui connait une croissance exponentielle et non maitrisée dans tous ses aspects de « production » en relation client comme en gestion, CPF ou DIF élus. Les moyens humains ne sont pas suffisants, les agents s’épuisent avec des clients difficiles parfois très agressifs, un volume des stocks qui ne cesse de croitre, des fraudes. La pression est énorme.

Sans boule de cristal, on ne peut que craindre la même évolution si une offre de services comme celle-ci n’est pas assortie de moyens adéquats. Certes nous devons répondre aux enjeux qui sont les nôtres mais pas au risque de sacrifier les conditions de travail des personnels.


La lecture de ce projet laisse apparaitre trop de difficultés et d’inquiétudes pour donner un blanc-seing à cette réorganisation pour laquelle on semble confondre vitesse et précipitation, dans laquelle on ne laisse pas de place au dialogue social ni à un travail thématique posé et transparent avec les OS. Un projet risqué dans des délais trop contraints et au final, un projet générateur de RPS (Risques Psycho Sociaux).

A nos remarques et inquiétudes sur l’élément humain, le Directeur des retraites esquive et répond stratégie de développement, que nous pouvons partager mais cela est du domaine du CUEP, pour un autre débat.

C’est pourquoi, l’UNSA, a choisi un vote d’abstention sur ce dossier en CSSCTN.

Vous pouvez compter sur l’UNSA pour défendre vos conditions de travail !