La Direction écarte le télétravail et la retraite progressive des négociations


Le 22 mars dernier s’est tenue la deuxième réunion de négociation du plan de progrès (2024-2027) de l’accord QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail).

Début mars, la Direction avait d’emblée exprimé sa volonté d’écarter le télétravail et la séniorité de ce plan triennal au motif que ces sujets sont traités dans d’autres accords récemment révisés.

L’UNSA avait notamment demandé un bilan conséquent et qualitatif des mesures prises lors du dernier accord triennal à l’issue de cette première réunion.

Mais la Direction est revenue les mains vides, tout en en posant définitivement le principe du renvoi de ces questions à d’autres accords. En réaction à ce cadre imposé, plusieurs organisations syndicales (SNUP et CGT) ont choisi de quitter la table des négociations.

En faisant le choix de morceler ainsi les sujets et en refusant une démarche intégrative, la Direction freine et affaiblit le dialogue sur la qualité de vie au travail, qui se vide de sa substance. Pire encore, elle prive ce dialogue d’une agilité décisive, qui permettrait d’identifier les actions existantes et d’agir directement sur les avancées de la QVCT.

Refuser d’intégrer ces enjeux de transformation à la QVCT, c’est nier les nouvelles sources de motivation qui émergent. Tandis que paradoxalement, la Direction ne se prive pas d’en faire état, quand en préambule, elle dit s’appuyer :

  • sur le constat de nouvelles attentes vis-à-vis du travail, et notamment en matière d’équilibre vie professionnelle et personnelle qui nécessitent de rendre l’employeur plus attractif ;
  • sur la démarche QVCT prescrite par l’ANACT (Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail), qui vise pourtant non seulement les conditions de travail, mais aussi les mutations qui l’accompagnent (télétravail et séniorité).

La Direction elle-même franchit la frontière très factice qu’elle s’est fixée, en proposant soudainement la semaine de 4 jours et demi articulée avec du télétravail dans le contexte de l’axe de réflexion, effectivement approprié, « Garantir un bon équilibre des temps de Vie » proposition hybride issue de notre revendication sur la semaine de 4 jours.


Pourquoi y aller par petites touches ? Pourquoi écarter les autres revendications de l’UNSA qui sont en lien :

  • Les tickets restaurants en télétravail ?
  • L’augmentation des indemnités journalières de télétravail ?
  • Les 135 Jours de télétravail flottants ?
  • Mixer le télétravail fixe et variable ?
  • Le forfait des 190 jours ?

Ces sujets font bel et bien partie de la QVCT. Pourtant, le matin même de cette réunion de négociation, notre Directeur général lors de son tchat avec le personnel s’est dit « favorable » à la semaine des 4 jours et mandatait Aurélie Robineau-Israël pour ouvrir la discussion avec les organisations syndicales, et rendre le dispositif plus attractif (problématique la plus likée du tchat, ce qui traduit bien les attentes des personnels). De toute évidence, la Direction n’a pas souhaité s’y pencher pour de vrai.


En effet, à défaut de pouvoir aborder ces demandes, les premières propositions « concrètes » examinées en réunion ont porté uniquement sur :

  • La création d’espaces de dialogue par équipe pour améliorer la manière de travailler,
  • La nécessité de s’assurer du respect du droit à la déconnexion (sans pour autant préciser comment y parvenir).

La semaine de 4 jours et demi mérite, à notre sens, une négociation séparée en partant de la Convention collective des personnels de droit privé et de l’accord ARTT déjà signé notamment par l’UNSA.


Au-delà de cette thématique, l’UNSA souhaite également que d’autres sujets soient portés sur la table des négociations, en lien avec des attentes fortes de la société comme :

  • Les congés menstruels
  • Le renforcement des dispositifs d’accompagnement des proches-aidants
  • La pérennisation de l’accord RCIA
  • La mise en place de la retraite progressive
  • La pérennisation des mesures « vertes » comme l’aide au vélo ou la trottinette électrique
  • Le développement de l’information et la simplification de l’utilisation du dispositif « Dons de jours »

La prochaine réunion QVCT, qui se tiendra le 5 avril prochain, sera une belle occasion pour la DRH de s’emparer de cette feuille de route du ministère de la Transformation et de la Fonction publique, et d’améliorer le dispositif existant à la CDC sur la semaine de 4 jours afin de le rendre plus attractif.

Par ailleurs, l’UNSA considère que l’accord QVCT a un rôle majeur, à la fois pour fidéliser le personnel déjà en poste mais aussi pour attirer de nouveaux talents. A ce titre, des mesures fortes doivent être mises en œuvre au plus vite afin de concilier les nouvelles attentes en termes d’équilibre vie professionnelle / vie privée.


L’UNSA CONTINUERA DE DÉFENDRE VOS DROITS POUR UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL !