Le Premier ministre vient de rendre compte de ses arbitrages suite aux concertations engagées sur la période de transition, le minimum contributif, les fins de carrière et la pénibilité. Les solutions UNSA s’y retrouvent en partie.
« La clause à
l’italienne » actée
Ainsi, concernant les salariés dont la carrière se déroulera à cheval sur les
deux systèmes de retraite, l’UNSA avait déjà obtenu le principe que 100 % des
droits du régime actuel soient conservés.
Restaient à examiner les mécanismes traduisant concrètement ce principe. L’UNSA
a avancé une solution, la plus favorable possible, applicable aux salariés du
privé comme du public : la clause dite « à l’italienne » . C’est ce mode de
calcul qui a été retenu et qui permettra d’assurer une pension future la plus
élevée possible.
Après avoir obtenu que les générations qui partiront en retraite avant 2037
soient épargnées par la réforme, cette proposition UNSA mettra à l’abri 10 à 15
générations supplémentaires. Ceux qui partiront aux alentours de 2050 ne seront
ainsi que très peu impactés.
Le minimum
contributif rehaussé
Conformément aux demandes de l’UNSA, le gouvernement a confirmé que le minimum
contributif sera effectivement porté à 1000 € pour une carrière complète dès
2022 puis à 85 % du SMIC en 2025. L’UNSA a souhaité que cette mesure soit
étendue aux carrières à temps partiel. Ce qui semble acté mais il reste à en
définir encore la date d’application. L’augmentation du minimum de pension est
une première victoire car elle permet un accroissement du pouvoir d’achat des
assurés les plus précaires. Toutefois pour l’UNSA, il faut aller encore plus
loin. Le système de retraite universelle devra donc adopter une trajectoire
portant ce minimum à 100 % du SMIC.
Retraite
progressive : un droit à améliorer
Le Premier ministre reste, sur cette question, au milieu du gué. Certes la
retraite progressive est ouverte à 60 ans aux agents de la Fonction Publique
comme aux salariés du privé. Et c’est un vrai progrès. Mais c’est en deçà de
nos attentes. En effet ce nouveau droit ne devrait pas se traduire par une
perte pour la retraite. C’est pour cela que l’UNSA demande que les cotisations
vieillesse restent basées sur la rémunération à temps plein.
Pénibilité :
peut mieux faire !
L’ouverture du compte personnel de prévention (C2P) aux agents de la Fonction
publique dès 2022 comme une meilleure prise en compte de la poly-exposition,
entre autres mesures, vont dans le bon sens. Des salariés plus nombreux verront
leur situation mieux prise en compte. Mais on reste loin des exigences de
l’UNSA. Ni la réintégration des quatre critères de pénibilité exclus du
dispositif en 2017, ni même une pénalité pour les entreprises peu ou pas
vertueuses en matière de prévention des risques ne sont envisagées. Ce seront
pour l’UNSA des axes majeurs d’amélioration de la prise en compte de la
pénibilité. Les employeurs et le patronat ne peuvent pas se soustraire à leur
obligation sociale.
La conférence de financement qui entrera dans le vif du sujet la semaine prochaine devra mesurer l’impact financier des avancées nouvelles. Cette conférence doit également permettre de faire émerger un compromis. Ce n’est envisageable qu’à la condition que tous les acteurs aient la volonté de faire un pas les uns vers les autres. La responsabilité des employeurs et du patronat n’est pas mineure, les mesures retenues ne pourront pas se solder par un « bonus » pour les employeurs et un « malus » pour les salariés.