Les poissons rouges supportent mal l’altitude…
Pendant des années, le Cosog gérait en direct le chalet des Florineiges à Courchevel pour le plus grand plaisir des collègues qui profitaient de cette offre d’exception. Car oui, le chalet des Florineiges était une véritable bulle de bonheur, par sa situation géographique, par son atmosphère chaleureuse et familiale et par son modèle économique hors norme. (Vidéo UNSA Courchevel)
Sous les présidences successives de l’UNSA ou de la CFDT, les ouvrants droit pouvaient accéder aux joies des sports d’hiver pour des tarifs déjà bien en deçà de ceux du marché à l’époque. Le reste à charge pour les familles était particulièrement intéressant.
Mais voilà, ça c’était avant. Avant qu’un Directeur général mal conseillé et mal avisé ne prenne une décision violente : la vente du chalet. Certains syndicats, qui par ailleurs ne s’étaient pas mobilisés pour conserver Courchevel, voudraient aujourd’hui en faire porter la responsabilité à l’UNSA, mais c’est bien connu, les poissons rouges ont la mémoire courte. Rappelons que la CGT détenait alors la trésorerie du Cosog, et que c’est bien l’ensemble du CA qui a été mis devant le fait accompli. Depuis, bien de la neige a fondu mais personne n’a changé l’eau du bocal et, pendant que les poissons rouges tournent inlassablement en rond, les syndicats constructifs ont recherché des solutions. Mais voilà, il a fallu que le Cosog découvre le marché des séjours d’hiver, totalement inconnu jusque-là, et ce marché est très compliqué : peu d’acteurs, des prestataires qui n’ont pas besoin des CSE pour remplir leurs hébergements pendant les vacances scolaires mais leur vendraient volontiers les semaines creuses en allotement. Et certains massifs, tels que les Pyrénées, où les particuliers suffisent à remplir le parc locatif saisonnier. Sans oublier que l’allotement demande un investissement du service administratif, qui était alors déjà en sous-effectifs. C’est ça, la réalité, et nous aurions apprécié que la CFE-CGC consacre son énergie et son inventivité à proposer des solutions plutôt qu’à se livrer à son activité obsessionnelle de critique des syndicats majoritaires, l’UNSA et la CFDT. Mais, à vouloir faire plus rouge que rouge, ce syndicat est également tombé dans le bocal des poissons contestataires.
L’UNSA, après une première offre assez restreinte chez MMV, a proposé une approche avec un acteur du groupe CDC, Travelski, rattaché à la Compagnie des Alpes. Ce prestataire, approuvé en CA par un vote majoritaire, permet une diversification des choix de station ou de formule locative : demi-pension ou pension complète. Pour autant, nos ouvrants droit ne souscrivent pas massivement aux vacances d’hiver. Les raisons en sont certainement multiples, mais nous doutons que la complexité du site en soit la principale, d’autant que les administratifs du Cosog sont toujours disponibles pour aider de bon cœur à la réservation.
L’inflation est sans doute la première raison : les prix des vacances d’hiver augmentent plus vite que nos salaires. D’après Ouest-France, le budget moyen d’une semaine de ski pour une famille de 4 personnes est de 2 500 €. Même avec l’aide du Cosog, beaucoup de nos collègues ne peuvent pas se le permettre et privilégient les vacances d’été. D’autant que l’offre du Cosog est large (voyages, vacances famille, bord de mer) et que la souplesse de la nouvelle prestation « Aide aux vacances », une idée de l’UNSA soutenue par la CFDT, est plébiscitée par les ouvrants droit.
L’offre montagne du Cosog ne décollera que si le reste à charge des familles devient accessible. Mais lors du dernier CA, la CGT a déjà annoncé ne pas vouloir d’un sur-subventionnement. À dire que cela reste trop cher sans vouloir aider davantage, nos poissons rouges continuent de tourner en rond. La CFE-CGC ne propose rien.
D’autres facteurs sociétaux entrent également en jeu : un désintérêt pour la pratique du ski, perçue comme peu écologique et élitiste (selon le Crédoc, moins de 10 % des Français partent en vacances l’hiver à la montagne), ou, plus prosaïquement, le réchauffement climatique et le risque de faible enneigement, ou encore la diversification des activités de sports et de loisirs.
L’UNSA continuera à travailler, malgré les invectives, avec les syndicats qui savent prendre de la hauteur, pour rechercher des partenaires, des solutions, des offres accessibles et des montages financiers au bénéfice des ouvrants droit.
