Le sujet de l’Intelligence artificielle (IA) était à l’ordre du jour du CUEP (Comité Unique de l’Etablissement Public) du 16 juillet 2025. Ce sujet n’est plus une projection futuriste mais une réalité bien concrète au sein de notre Etablissement. Pourtant, son usage reste largement sous-déclaré : selon une étude récente d’Indeed, 57 % des salariés utiliseraient déjà l’IA au travail, mais seulement 11 % l’assument ouvertement. À la CDC comme ailleurs, ce paradoxe doit nous interroger.

Pour l’UNSA, laisser l’IA s’imposer sous couvert d’un prétendu « darwinisme technologique » reviendrait à fragiliser encore davantage les plus vulnérables au sein de nos collectifs de travail. Les progrès technologiques ne valent que s’ils profitent à tous et ne se traduisent pas par une précarisation ou une mise à l’écart de celles et ceux qui ne seraient pas immédiatement « dans la course ».


Où en est-on aujourd’hui ?

 Ces derniers mois, l’UNSA a pris acte de certaines avancées :

  • Présentation générale de l’IA aux organisations syndicales ce printemps.
  • Une session collective d’acculturation organisée le 16 juin dernier.
  • Une réunion de l’Observatoire partagé des emplois le 8 juillet avec une intervention inspirante, mais des volets méthodologiques et prospectifs encore trop embryonnaires.

Côté services et agents, la réalité est plus préoccupante : par exemple, le projet de distribution automatisée du courrier, présenté pour simple information au F3SCT Bordeaux le 15 juin dernier, aurait pourtant des incidences concrètes sur les effectifs (au moins quatre postes concernés). L’UNSA rappelle qu’un tel projet mérite un examen approfondi dans toutes les instances concernées, locales et centrales, conformément à la décision du TJ de Nanterre du 14 février 2025 interdisant tout déploiement IA sans consultation préalable des représentants du personnel.


Le cap de l’UNSA : 3 lignes fortes et des exigences claires

L’UNSA réaffirme que l’IA doit être encadrée et déployée au bénéfice de tous les agents, grâce à trois lignes directrices :

  • S’emparer résolument du sujet, sans attendre une régulation naturelle qui ne ferait que creuser les écarts.
  • Proposer des projections organisationnelles et techniques dès le second semestre 2025 et pour les trois prochaines années, en lien avec un futur accord-cadre.
  • Accompagner collectivement et individuellement chaque agent, notamment ceux dont les métiers évolueront.


  • Un état des lieux précis des usages de l’IA par fonction.
  • L’identification des bonnes et mauvaises pratiques.
  • Un inventaire des outils utilisés et de leurs conditions d’utilisation.
  • Un repérage des données sensibles.
  • Une rédaction et mise à jour régulière des documents de cadrage.
  • Une évaluation des impacts sur les métiers, les effectifs et les compétences.
  • La mise en place de sessions de sensibilisation pour tous les agents.
  • Et bien sûr, la consultation des instances, systématiquement, sans qu’il soit nécessaire de la réclamer à chaque fois.


Pour un dialogue social outillé et constructif

L’UNSA reste pleinement mobilisée pour défendre un déploiement maîtrisé de l’intelligence artificielle, au service de la qualité de vie au travail et du maintien de l’emploi.



Nous attendons une réponse claire et rapide de la Direction pour un dialogue social à la hauteur de ces enjeux. Un progrès technologique qui ne bénéficie pas à tous n’est pas un progrès. Restons collectivement vigilants et exigeants !