Une autre info : Éric Lombard vient d’être renouvelé Directeur général de la CDC. Qu’en penses-tu ?

Salomé : Au final, cette nomination n’était plus une surprise. Le Directeur général travaillait depuis des mois à sa reconduction et tous les autres candidats avaient été écartés.

D’un côté, je pense que c’est une bonne chose pour notre institution car nous connaissons les intentions d’Eric Lombard. Lors de son précédent mandat, notre Directeur général a développé l’emploi et l’activité au sein de l’Etablissement public mais aussi des filiales. Les récentes nominations au sein de son Comité exécutif confortent cette idée car il a conservé ses anciens directeurs et en a même promu certains. Les inquiétudes de privatisation de la Caisse des Dépôts ou de revente de certaines filiales, qui reviennent à chaque renouvellement de Directeur général, sont écartées d’office.

D’un autre côté, la qualité du dialogue social s’est fortement dégradée et le personnel a le sentiment de ne plus du tout être entendu par la Direction. J’espère que ce second mandat sera l’occasion pour le Directeur général d’avoir une véritable politique sociale constructive et participative !

Une autre info : que veux-tu dire ?

Salomé : La CDC est en éternelle transformation. Pour l’UNSA, les réorganisations doivent s’accompagner d’un volet social. Cela n’a pas toujours été le cas ces dernières années. Les décisions unilatérales de la DRH doivent cesser et laisser place à de véritables négociations et à la contractualisation de nouveaux accords, novateurs et ambitieux. La CDC doit redevenir le fer de lance de la Fonction publique en utilisant l’article 34 de la loi Pacte qui autorise l’application du meilleur des deux statuts. Le Directeur général l’a rappelé sur TMC : « nous sommes les seuls à ne pas utiliser les finances de l’Etat pour les rémunérations des agents ». Charge à lui de passer des paroles aux actes et de mettre en place des mesures pour remercier justement et décemment son personnel.

Une autre info : les élections professionnelles viennent d’avoir lieu et l’UNSA est arrivée de nouveau en tête du scrutin. A ton avis, pourquoi ?

Salomé : Je tiens tout d’abord à remercier chaque électrice et électeur qui nous a donné sa voix et fait confiance. C’est la victoire du syndicalisme réformiste et constructif. C’est aussi la victoire de l’intégrité et du travail d’une équipe professionnelle aux compétences diverses et variées, qui a en commun le sens du collectif et qui a à cœur d’œuvrer pour améliorer le quotidien professionnel de nos collègues. C’est le fruit de notre travail régulier de défense des intérêts des personnels, d’une communication claire et objective et surtout de notre engagement à contractualiser des accords qui améliorent les droits des personnels publics et privés.

Le fait d’avoir un seul syndicat public/privé, de représenter toutes les catégories du personnel et de porter des revendications qui s’adressent à tous les personnels est facteur de rassemblement et d’adhésion à l’UNSA.

Une autre info : d’ailleurs, une autre échéance se profile cette année avec les élections du Cosog…

Salomé : Tout à fait, en décembre 2023. L’UNSA détient actuellement la Présidence de l’Association. Nous présenterons bientôt notre bilan. J’ai déjà la joie d’annoncer que mon adjoint Jorge Ricardo, actuel Président du Cosog, renouvelle sa candidature. Nous préparons un programme pétillant avec l’objectif partagé de maintenir un haut niveau de prestations, notamment dans le domaine des loisirs et des voyages, tout en continuant de simplifier l’accès aux différentes prestations.

Jorge sera entouré d’une équipe renouvelée et soudée. Nous aurons l’occasion d’en reparler prochainement.

Une autre info : quels sont tes rapports avec les autres syndicats ?

Salomé : Il y a des hauts et des bas. Le fait d’être la première organisation syndicale, dirigée en plus par une femme, fait grincer des dents chez certains ! 😉 Parfois, nous arrivons à travailler ensemble, comme par exemple sur le rejet du projet gouvernemental des retraites. A l’Etablissement public, nos rapports sont plutôt bons avec les syndicats réformistes, et particulièrement avec la CFDT, mais souvent difficiles avec les syndicats contestataires, notamment la CGT qui conteste toutes nos avancées sociales. Le dernier exemple en date est le recours de la CGT sur l’accord Télétravail devant les tribunaux, au risque de faire perdre des droits pour des milliers d’agents.

J’essaie cependant le plus souvent de rechercher l’unité syndicale et d’agir en commun lorsque cela est possible.

Une autre info : quels sont tes objectifs pour cette année ?

Salomé : Il y en a plusieurs 😊 mais LA priorité est l’ouverture de négociations sur le Pouvoir d’achat. L’inflation impacte violemment tous nos collègues, les résultats de la Caisse des Dépôts sont annoncés à nouveau comme excellents, les leviers internes existent déjà (valeur du point, montant des PVO, primes de résultats, hausse de l’intéressement etc.), le Directeur général doit agir sans tarder.

Nous revendiquons également que la PVO soit versée à 100% quand les objectifs sont atteints à 100%. La posture de la Direction à ce propos est incompréhensible. Les agents la perçoivent comme injuste. À l’UNSA nous estimons qu’elle est contre-productive car elle alimente un ressentiment entre les agents et ses dirigeants.

Nous demandons aussi une revalorisation de l’indemnité télétravail, l’attribution de tickets restaurant, la possibilité d’avoir 135 jours de télétravail libre ou de revoir les modalités de la semaine de 4 jours pour permettre le cumul avec le télétravail.

Enfin, nous exigeons que la Direction tienne ses engagements pris dans l’accord-cadre en ouvrant des négociations sur l’harmonisation des médailles du travail, la mise en place d’un cadre de gestion pour les carrières des CDPI et proposer la retraite progressive.

Une autre info : comment vois-tu l’avenir ?           

Salomé : Avec sérénité et confiance. J’ai une équipe pleinement investie autour de moi, un réseau d’ambassadeurs UNSA en développement dans les différents services et des élus dans toutes les instances de concertation. Cela nous permet de peser fortement face à la Direction et d’avoir des relais puissants dans tous les secteurs d’activité.

Une autre info : merci Salomé.