Voici maintenant un peu plus de six semaines que les personnels de la CDC effectuent leurs missions depuis leur domicile. Que penses-tu de la situation ?


Un peu comme tout le monde, je la pense complexe au regard de l’épidémie, mais désormais avec une envie de reprendre une activité normale au bureau comme beaucoup de mes collègues.

Nous avons la chance d’être équipés en matériel informatique nomade et d’avoir pu pour la plupart d’entre nous, être placés en télétravail (environ 85% des personnels sur l’EP mais seulement 50% à la DRS). Reste que pour certains, la position d’ASA devient pénible, même si nous avons obtenu que l’ensemble du personnel soit intégralement payé pendant cette période (décision actée par le Directeur général dès le début de la crise sanitaire).


Cet épisode va-t-il changer les mentalités ?


Oui, je pense qu’il faudra, à tête reposée, tirer toutes les conséquences du travail à distance (TOD) et équiper, comme le demandait l’UNSA depuis plusieurs années, tous les personnels d’un PC portable et d’un Smartphone professionnel. La future négociation de l’accord QVT devra tenir compte de cette nouvelle façon de travailler. Des rapports de confiance entre les salariés et leur hiérarchie, à tous les niveaux, vont obligatoirement s’instaurer et la réticence de certains cadres managers au télétravail disparaître. Enfin, la Direction devra faire d’autres choix en matière d’aménagement des locaux, cesser de regrouper les collaborateurs dans des « boites à sardines » et abandonner le développement des open spaces.


Le dialogue social fonctionne-t-il ?


Oui, mais de façon dégradée… Depuis le début du confinement, les représentants syndicaux sont en relation chaque semaine avec la Direction par l’intermédiaire des Secrétaires du CSSCT national et locaux. Cela fonctionne plutôt bien au niveau national et Ile-de-France, mais en revanche absolument pas au niveau local pour les établissements d’Angers et de Bordeaux. L’UNSA vient de demander au Directeur général de revenir à une situation normale en convoquant tous les élus du CSSCT, même en mode à distance par des réunions conférences audio/vidéo.

De même, nous avons traité avec des délégations syndicales réduites trois négociations : le référencement de la Mutuelle pour les personnels de droit public, la négociation de l’accord congés 2020 et, en ce moment la négociation de la prime PEPA/Covid-19. Mais désormais, l’UNSA estime qu’il faut réunir là-aussi l’ensemble des élus.


L’avis a été donné pour le référencement de la Mutuelle et l’accord congés. Où en êtes-vous pour la prime ?


Après plusieurs mois de négociations difficiles avec la Direction, la DRH a enfin pris en compte les revendications que nous portions, à savoir attribuer une prime pour tous les personnels. Le nouveau projet prévoit d’augmenter le taux de participation de l’intéressement de 7,25% à 7,75%, soit + 0,50%. Ce dispositif nous convient puisqu’il s’agit en plus d’une mesure pérenne. Par ailleurs, les plus faibles rémunérations percevront en juin une prime PEPA complétement défiscalisée allant de 250 € à 1000 €. Enfin, les agents présents sur les sites pendant la crise sanitaire percevront une prime de 1000 € Covid-19 défiscalisée.

Le dossier sera présenté pour avis au CUEP du 5 mai prochain. Nous continuons à demander une prime pour toutes les personnes en TOD.


Comment sont les rapports avec les autres organisations syndicales ?


Difficiles avec certaines, la CGT et le SNUP se placent depuis le début de la crise en syndicats contestataires, en jouant la politique du pire et du dénigrement. En revanche, nous travaillons dans un bon état d’esprit avec la CFDT et la CGC. Nous portons souvent ensemble des revendications communes sur tous les sujets en cours dans les instances CSSCT et CUEP ou lors des négociations. Une fois de plus, les personnels jugeront les syndicats sur leurs actes !


Comment vois-tu la reprise ?


Lente et progressive. Pour l’UNSA, la santé des personnels passe avant tout. Nous demandons à la Direction générale de prendre des mesures de retour au bureau uniquement pour les personnes, dont la nécessité de service l’oblige et en mettant tous les moyens de prévention (masques, gel, …) à disposition des agents. Le télétravail et le TOD doivent être privilégiés pendant les prochains mois. L’UNSA sera particulièrement vigilante sur les mesures mises en place.


Comment ça va à l’UNSA CDC ?


Très bien. Dès le premier jour, l’équipe s’est adaptée en créant un réseau interne WhatsApp, puis en communiquant le numéro de portable professionnel des permanents à tous les collaborateurs pour les aider et les renseigner pendant cette période particulière. Ainsi des centaines d’échanges ont pu avoir lieu.

Nous avons également adapté toute notre communication en mode dématérialisé (site internet et mails) pour garder un lien direct avec tous les personnels de l’Etablissement public, mais aussi du Groupe CDC. En plus de nos supports d’informations classiques, nous avons mis en ligne une « Minute UNSA » sur les mesures à prendre en période de confinement (déjà 17 Minutes publiées).

L’équipe est formidable et dynamique, avec une envie démultipliée d’être encore plus aux côtés des salariés et fonctionnaires de la CDC.