La fin du mandat d’Éric Lombard, se terminera en 2022 après l’élection présidentielle. Que penses-tu de son bilan ?


Mitigé !

Au niveau de l’Etablissement public et du Groupe CDC, le Directeur général a plutôt développé les missions et l‘emploi de la Caisse des dépôts, ce qui est un élément positif pour l’UNSA.

Rappelons qu’à son arrivée, certaines organisations syndicales et commentateurs politiques bien informés prédisaient la privatisation de la CDC, de la direction de la Banque des territoires, la vente d’Icade, de Transdev, etc. Il n’en est rien aujourd’hui, au contraire, nous avons même intégré la SFIL et nous nous en félicitons.

En revanche sur le plan social, ce mandat est difficile et le dialogue social fonctionne mal !


C’est-à-dire ?


Depuis l’arrivée d’Eric Lombard, l’UNSA demande l’ouverture de négociations sur des accords de Groupe concernant la mobilité ou la redistribution sociale d’une partie des résultats par exemple. Malheureusement, aucun de ces dossiers n’a été ouvert. Pire, la politique de Groupe est inexistante à ce jour.


Et à la CDC ?


Même si nous parvenons à signer des accords, les négociations sont particulièrement difficiles et les rapports tendus. La politique RH, notamment en matière de rémunération, est bloquante et souvent injuste. L’échec des NAO pour les salariés de droit privé ou de la circulaire PFT pour les personnels publics sont une illustration parfaite d’une politique unilatérale de l’employeur. Une des raisons, à mon sens, est le manque d’implication directe du Directeur général dans les négociations avec les organisations syndicales.

Heureusement, nous avons pu signer, avec la CFDT, in-extremis un nouvel accord-cadre qui permettra de pérenniser des droits, mais aussi d’augmenter les effectifs, notamment chez les personnels de droit public dans les années à venir, de régulariser des emplois précaires de CDP et d’ouvrir par l’apprentissage de nombreux postes à des jeunes.


Sur Ivry, vous avez obtenu satisfaction ?


Oui, après des mois de combats, de communications intenses sur le mauvais choix fait par la Direction, il y a maintenant un peu plus de 2 ans. Nos actions ont porté leurs fruits étant donné qu’en fin d’année dernière le Directeur général a retiré son projet et a proposé un regroupement des équipes sur le site de Montparnasse rénové. Une belle victoire syndicale et un grand soulagement pour une grande majorité des personnels francilens. L’UNSA va s’investir pleinement sur le projet Montparnasse.


Et Courchevel ?


Malgré là aussi un combat sans relâche de plus d’un an, nous n’avons pas pu infléchir la décision d’Éric Lombard. C’est particulièrement dommage, car par son geste, il restera le 1er Directeur général à avoir cassé le social à la CDC. Certes, nous avons obtenu une enveloppe de compensation d’un bon niveau, qui sera gérée par le Cosog et permettra d’organiser des séjours hivers et stages de retraite dans d’autres lieux. Cependant, rien ne remplacera ce chalet, qui permettait de regrouper ensemble les personnels de tous statuts, cadres et non-cadres et d’organiser les stages de préparation à la retraite dans une ambiance maison !


Alors souhaitez-vous ou non le renouvellement d’Eric Lombard ?


Cette question n’est pas de notre ressort mais du futur Président(e) de la République. L’UNSA est un syndicat apolitique et agira, comme elle le fait depuis des dizaines d’années, uniquement pour défendre les intérêts des personnels publics et privés de la CDC, et ce, quel que soit le futur Directeur général.

Si Éric Lombard est reconduit, nous espérons qu’il consacrera plus de temps à la gestion des ressources humaines et qu’il s’engagera vers une unicité des statuts, afin que l’ensemble des personnels bénéficie des mêmes droits au sein de notre institution.