La Direction a informé les organisations syndicales de sa décision d’activer la fonctionnalité de transcription automatique (« transcript ») sur Microsoft Teams pour l’ensemble des agents. 

Cette décision a été présentée pour information lors de la dernière instance F3SCT Nationale du 24 octobre 2025, sans véritable consultation : la Direction annonçant une mise en œuvre unilatérale de la mesure. 

Une décision prise sans concertation réelle 

L’UNSA -rejointe par la CFDT- a exprimé ses vives inquiétudes quant aux risques en matière de confidentialité et de sécurité des données. Si la version Teams utilisée à la CDC n’est pas celle du grand public — ce qui est heureux — les données issues de Teams restent néanmoins hébergées chez Microsoft, dans le cloud de l’éditeur. La Direction précisant qu’un délai de rétention d’un mois serait appliqué avant la suppression automatique des transcriptions. 

Cependant, le risque demeure : même lorsqu’un ou plusieurs participants refusent la transcription d’une réunion, les informations échangées seront tout de même transférées et stockées sur les serveurs Microsoft dès lors que la fonctionnalité est activée par l’organisateur. 

Confidentialité : un double standard incompréhensible 

L’UNSA souligne la contradiction flagrante entre les exigences de sécurité imposées aux agents d’un côté,  

  • Double authentification par clé USB sur les postes de travail 
  • Double espace perso été pro sur les téléphones professionnels  

et, de l’autre, la liberté offerte à tous d’enregistrer et retranscrire automatiquement des conversations Teams. 

Par ailleurs, une même réunion peut démarrer sur des sujets contenant des éléments de classification C2 (interne) ou C3 (confidentiel) et, au fil de la discussion, dériver sur des points relevant du niveau C4 (secret) 

  • Qui, dans ce cas, porte la responsabilité d’avoir laissé la transcription active ? 
  • Qui est le gardien du bouton “OFF” ? 
  • Si un collaborateur exprime une position sensible, mais que le transcript a été activé par un autre participant, qui répondra d’une éventuelle fuite d’information ? 
  • Et si un agent refuse la transcription, mais que ses propos sont repris ou commentés par d’autres dont le transcript est actif, les données sont-elles réellement protégées ? 

Cas particulier : les salles de réunion TMR 

Autre point d’inquiétude : il a été confirmé par l’équipe DSI que, pour Teams, une salle de réunion (TMR) est considérée comme un seul intervenant, qu’elle soit occupée par une, dix ou trente personnes. Autrement dit, toutes les paroles prononcées dans une salle sont traitées comme provenant d’une seule “voix”, d’une seule personne « la salle ». Ce qui rend impossible toute maîtrise individuelle de la transcription. Qui souhaite prendre ce risque ? 

Les risques sont réels 

Un juge français de la Cour Pénale Internationale (CPI) vient de voir ses accès aux services des plateformes américaines révoqués comme l’indique Gilles Babinet, membre du comité intelligence artificiel générative du gouvernement et Digital champion pour la France auprès de la commission européenne, dans son post LinkedIn du 27 octobre 2025. Face à cette menace il déplore « le déni des grandes entreprises comme des administrations » tout en insistant sur le risque qu’il qualifie de « significatif » 

L’UNSA demande la réouverture du dossier 

Face à ces risques majeurs et au manque de concertation, l’UNSA demande à la Direction de reconsidérer sa position. Nous appelons à ce que le projet soit présenté dans le cadre d’un point de consultation du F3SCT, conformément aux règles de dialogue social. 


La sécurité des données de la Caisse des dépôts et la confiance des agents ne doivent pas être sacrifiées au nom de la technologie !