Pour l’UNSA, la rupture conventionnelle est un dispositif issu du secteur privé, importé dans la Fonction publique. L’UNSA sera attentive à ce que le volontariat ne soit pas imposé aux agents. Des garanties ont été obtenues lors du CCFP du 22 novembre.
La loi “Transformation de la Fonction Publique” introduit la Rupture Conventionnelle Individuelle (RCI) dans la Fonction Publique dès le 1er janvier 2020. Elle existera à titre expérimental pour les fonctionnaires pendant six ans. Pour les agents contractuels en CDI et les ouvriers d’Etat, c’est un dispositif pérenne qui est mis en place.

La rup­ture conven­tion­nelle, dans le code du tra­vail, a des garde-fous : homo­lo­ga­tion de chaque rup­ture par la Direccte, auto­ri­sa­tion quand il s’agit d’un sala­rié pro­tégé, inter­dic­tion en cas d’inap­ti­tude, de restruc­tu­ra­tion avec un plan de sau­ve­garde de l’emploi… Rien de tout cela pour la Fonction Publique, le seul appui de l’agent sera le conseiller syn­di­cal, UNSA évidemment.
L’UNSA Fonction Publique a obtenu des garan­ties de pro­tec­tion des agents lors du CCFP du 22 novem­bre.

Procédure

Le pro­ces­sus de rup­ture conven­tion­nelle est à l’ini­tia­tive de l’agent ou de l’employeur. La partie à l’ori­gine informe l’autre de son inten­tion par cour­rier. La date de récep­tion du cour­rier enclen­che le calen­drier.

  • A partir de cette date, l’administration convoque l’agent à un entretien. Cet entretien se tient au moins huit jours francs après réception du courrier d’intention.
  • L’agent peut être accompagné par un conseiller syndical, désigné par une organisation représentative de son choix.
  • L’entretien porte d’abord sur l’accord ou non des deux parties sur la proposition. En cas de désaccord de l’un ou de l’autre des parties, la procédure doit s’interrompre.
  • Ensuite, seront abordés la date envisagée de cessation définitive des fonctions, le montant de l’indemnité de rupture conventionnelle et les conséquences de celle-ci. Plusieurs entretiens peuvent être organisés.

Si un accord est trouvé, une conven­tion est signée entre l’agent et l’employeur. Cette conven­tion contient au moins le mon­tant de l’indem­nité spé­ci­fi­que de rup­ture conven­tion­nelle (ISRC) et la date de ces­sa­tion défi­ni­tive de fonc­tions. Cette conven­tion ne peut être signée qu’au moins quinze jours francs après le der­nier entre­tien. De plus, un délai de rétrac­ta­tion de quinze jours francs com­mence un jour après la signa­ture de la conven­tion. Le droit de rétrac­ta­tion s’exerce par cour­rier. Si aucune des par­ties n’exerce ce droit, l’agent cesse ses fonc­tions à la date prévue dans la conven­tion.

Montant de l’indemnité

L’ISRC aura un mon­tant plan­cher et un mon­tant pla­fond. Ce mon­tant plan­cher est com­posé d’un quart de mois de rému­né­ra­tion brute pour les dix pre­miè­res années d’ancien­neté, puis de deux cin­quiè­mes pour les cinq années sui­van­tes, d’un demi pour les cinq années sui­van­tes et enfin de trois cin­quiè­mes pour les quatre der­niè­res années comp­ta­bi­li­sées. Le pla­fond est d’un mois de rému­né­ra­tion brute par année d’ancien­neté, dans la limite de 24 ans d’ancien­neté. Pour un agent ayant plus de 24 ans d’ancien­neté, le plan­cher sera de 9,4 mois de rému­né­ra­tion brute et le pla­fond de 2 ans.
L’ancien­neté tient compte de l’ensem­ble des durées de ser­vice dans les trois ver­sants.
La rému­né­ra­tion brute de réfé­rence est celle de l’année civile pré­cé­dant la date d’effet de la rup­ture conven­tion­nelle.
Sont exclues de la rému­né­ra­tion brute de réfé­rence :

  • les primes et indemnités qui ont le caractère de remboursement de frais,
  • les majorations et indexations relatives à une affectation outre-mer,
  • l’indemnité de résidence à l’étranger,
  • les primes et indemnités liées au changement de résidence, à la primo-affectation, à la mobilité géographique et aux restructurations,
  • les indemnités de jury ou d’enseignement,
  • les indemnités non directement liées à l’emploi.
    Les agents ayant signé un engagement à servir à l’issue d’une période de formation doivent avoir accompli la totalité de la durée de l’engagement pour bénéficier d’une rupture conventionnelle.

L’indem­nité de rup­ture conven­tion­nelle sera défis­ca­li­sée et il n’y aura pas de pré­lè­ve­ment sociaux sur son mon­tant.

Déontologie

Un agent qui quitte la Fonc­tion publi­que est soumis aux règles de déon­to­lo­gie quant à son futur emploi.

Et ensuite ?

La rup­ture conven­tion­nelle ouvre droit à l’allo­ca­tion de retour à l’emploi.

Si un agent de L’État est réem­ployé sur un emploi rele­vant de la FPE dans les six ans sui­vant la rup­ture conven­tion­nelle, il rem­bourse l’État de l’ISRC dans les deux ans qui sui­vent.

Un agent de la FPT ne peut pas occu­per un emploi dans la même col­lec­ti­vité ou un établissement public en rele­vant ou auquel appar­tient cette même col­lec­ti­vité dans les six ans sui­vant la rup­ture conven­tion­nelle.

Un agent de la FPH ne peut pas occu­per un emploi dans le même établissement. Ces agents sont aussi soumis à la règle de rem­bour­se­ment dans les deux ans en cas de réem­ploi.

L’avis de l’UNSA Fonction publique

La pro­cé­dure de rup­ture conven­tion­nelle, pour un sala­rié rele­vant du code du tra­vail, est enca­drée. Le sala­rié béné­fi­cie de pro­tec­tions qui ne sont pas repri­ses pour la Fonc­tion publi­que. L’UNSA a déjà obtenu l’exis­tence et la pré­sence d’un conseiller syn­di­cal. L’UNSA conti­nuera à agir pour pro­té­ger l’agent, par­ti­cu­liè­re­ment lors­que l’agent n’est pas deman­deur d’une rup­ture conven­tion­nelle.

A savoir :

  • l’IDV (Indemnité de Départ Volontaire) est sup­pri­mée sauf en cas de restructu­ra­tion.
  • La procédure et les indemnités de la Rupture Conventionnelle Individuelle (RCI) sont différentes de celle de la Rupture Conventionnelle Collective (RCC) définies dans l’accord sur le renouvellement des compétences  signé entre la Direction générale de la Caisse des Dépôts et les organisations syndicales UNSA, CFDT et CGC.