Monsieur le Président du CHSCT-DR,

Les représentants du personnel au CHSCT ont été informés, lors de la séance du comité le 9 mars 2017, de l’avant-projet d’implantation des services de la direction régionale des Hauts de France et de la direction déléguée de Lille dans un immeuble permettant de regrouper les équipes et de favoriser la convivialité des échanges, sur un étage et demi.

Un programme de consultation et de concertation collective, conforme à l’esprit et aux dispositions de l’accord QVT, devait être mis en œuvre pour accompagner le changement dans l’organisation nouvelle des espaces à emménager.

Il s’avère que ce projet a pris plus de trois mois de retard et que la participation des agents à la définition de leurs futures conditions de travail s’est finalement limitée, en réalité, à un simple avis sur l’opportunité de proximité des métiers pour alimenter la réflexion d’un prestataire Space Planner.

Le résultat des cogitations de ce consultant a permis une présentation des plans de macro-zoning aux managers début juillet – au lieu de mi-mars – et à ce jour les agents expriment les plus vives inquiétudes quant à la quasi obligation qui leur est faite d’avaliser des décisions d’aménagements en espaces ouverts sur un étage unique, alors même qu’ils n’ont pas été invités à s’exprimer sur ce type d’organisation spatiale des locaux.

Toutes les organisations syndicales représentées au CHSCT ont affirmé leurs plus expresses réserves face au dogme de l’open space qui semble vouloir s’imposer dans tout nouvel aménagement, sans même que ne soient analysées les conditions de travail dans lesquelles s’exerceront les activités des agents ainsi installés.

Vous nous aviez confirmé, lors de la réunion du comité, qu’aucune décision d’open space n’avait été arrêtée, ni exclue.

La présentation faite début juillet aux managers ne laisse planer aucun doute sur la volonté de la direction d’organiser un tel agencement, au mépris de l’avis des agents qui n’ont pu s’exprimer sur ce projet détaillé, mais également des représentants du personnel au CHSCT qui n’ont pas été informés des conditions précises et concrètes d’aménagements des espaces de travail. Cette façon de procéder risque de raviver inutilement des tensions qui semblaient apaisées suite à plusieurs interventions (MIRPS, droit d’alerte) ces dernières années.

Nos organisations syndicales souhaitent que la mise en œuvre de l’accord QVT se concrétise par la participation réelle et effective des agents à l’élaboration de l’amélioration de leurs conditions de travail, et pas seulement à une pseudo consultation avalisant des décisions arbitraires et unilatérales.

Rien ne doit être figé lorsque peuvent exister des solutions alternatives favorisant la qualité de vie au travail, quitte à remettre en cause les travaux d’un soi-disant expert.

Malgré l’absence d’information du CHSCT, nous vous proposons de maintenir la réunion du personnel de Lille le 5 septembre, mais dans la seule perspective de collecter l’expression de ses besoins dans l’organisation spatiale des futurs locaux, et non de leur imposer un agencement arbitraire.

En contrepartie, la prochaine réunion du comité devra permettre de travailler à l’élaboration d’un projet crédible pour les équipes de Lille, répondant au double enjeu d’une amélioration des conditions de travail et de la mise en œuvre effective de l’accord QVT, sur la base des attentes et des besoins exprimés par le personnel notamment lors des groupes de travail par service réalisés en février.

Par ailleurs, nous considérons qu’il devient urgent, et notamment dans les perspectives de prochains déménagements de sites de la CDC, de travailler à définir des espaces de travail conformes à la QVT et non aux seules préconisations conventionnelles d’une charte d’aménagement. Un prochain groupe de travail sur le sujet nous apparaît donc de nature à engager cette réflexion pouvant nourrir les futurs agencements.

Nous vous prions d’agréer, monsieur le Président, l’expression de notre considération distinguée.

Les représentants CHSCT-DR CGT, CFDT, UNSA, SNUP.