Déclaration UNSA faite lors du Comité Unique de l’Etablissement Public (CUEP) du 11 juin 2019 sur le projet d’évolutions d’organisation du site de Metz de l’établissement Angers-Paris de la DRS.

Ce projet concerne un petit site, le plus petit de la DRS, Metz.
Il s’agit de l’un des derniers vestiges du monde minier, de la sécurité sociale minière. On y traite des pensions minières depuis 80 ans.

Le rapport à la corporation minière y a toujours dépassé le seul cadre professionnel. Ce rapport est à la fois historique, régional, culturel, et même souvent familial.

Aujourd’hui, 27 agents attendent sur ce site, se demandent quel sera leur avenir ? La plupart étaient déjà présents il y a 35 ans quand le site comptait près de 80 agents à l’effectif. Ils ont vu les collègues partir en retraite sans être remplacés, ils ont vu les fermetures successives des puits de mines, se demandant à chaque fois si leur activité allait survivre. Ils ont vu l’arrivée d’un nouvel employeur, la Caisse des dépôts avec sa culture, ses méthodes et de belles promesses, pas toutes tenues.

Depuis 2005 et la reprise de la gestion de la retraite minière par la Caisse des dépôts, le site de Metz est passé à côté de l’intégration. L’acculturation et le brassage ne se sont pas faits.

Pourquoi ?

La faute à un manque d’attractivité du site à l’instar de certaines implantations du réseau, la faute à une vie en microcosme régie par ses propres règles, la faute à une population qui se connait trop bien, depuis trop longtemps, la faute à un isolement géographique et managérial. Imaginez que la responsabilité du site est assurée par la même personne depuis près de 15ans, c’est probablement unique à l’EP !

C’est seulement depuis 4 ans qu’une ouverture s’est faite avec la création de la DRSAP et l’installation d’une unité de liquidation Ircantec sur le site. Enfin une perspective d’avenir, enfin des échanges avec Angers, et enfin un dégel des postes et un recrutement bienvenu de quelques agents, l’apport de sang neuf par recrutement interministériel. Mais ça n’a pas duré.
Aujourd’hui les agents sont divisés, l’ambiance est lourde, les risques psychosociaux tangibles.

Aujourd’hui de nouveau un gel des postes avec les départs qui ne sont pas remplacés. En l’état le site ne peut pas fonctionner avec 2 activités, Mines et Ircantec, pour 27 agents dont beaucoup sont proches de la retraite.
Le projet qui nous est présentés est osé. Il fallait en effet oser sortir des schémas classiques de réflexion pour proposer que Metz ne liquide plus de retraites minières.

Ce projet est cohérent. La perspective de déployer des liquidations Ircantec offre une visibilité à l’horizon de quelques années. Mais sans recrutement, il s’agit d’un accompagnement de fin de vie, il s’agit de soins palliatifs. Il sera particulièrement facile de baisser les curseurs à mesure des départs en retraite de nos collègues. Que se passera-t-il lorsqu’ils ne seront plus que 22 dans 3 ans, puis 15, puis 10, … ??

Ce projet, après avoir échangé et travaillé avec Emmanuel Serrié, Arnaud Cartron et Hélène Gerbet dans différentes instances, s’est étoffé en accompagnement RH, il s’est affiné dans son adaptation au terrain par la création de deux unités, dont une constituée des actuels gestionnaires mines, de manière à ce qu’ils avancent ensemble à leur rythme. N’oublions pas qu’il s’agit d’experts dans leur domaine, qui vont redevenir novices dans la réglementation et les outils Ircantec. Ils ont besoin d’un accompagnement adapté, empathique et bienveillant.

L’UNSA est favorable aux orientations de ce projet mais :

  • parallèlement à cette nouvelle activité, il est essentiel qu’un accueil Mines soit encore assuré. Il serait impensable que l’Hôtel des mines n’ouvre plus ses portes à un ancien mineur en quête de renseignements sur sa pension.
  • Le projet MAP réussira si l’avenir du site est affirmé par une activité pérenne et un effectif stable de 30 ETP, seuil incompressible nécessaire pour maintenir une vie de site saine.
  • Enfin il réussira avec l’adhésion des agents, c’est primordial.

Cette adhésion s’obtiendra à force de dialogue, depuis trop longtemps verrouillé, à force de pédagogie, et elle s’obtiendra si et seulement si le projet est porté et soutenu par la hiérarchie locale, mais est-ce bien le cas ?


La DRS présentera un projet définitif lors du CUEP du 16 juillet 2019.